Par Cyrille Nanko
Le système bancaire de la CEMAC connaît un excès de liquidité qui contraste avec la situation de sous-dé- veloppement dans laquelle se trouve l’ensemble de ses pays membres . Ces derniers sont dotés pour la plupart de secteurs productifs attrayant (sous-sol riche en matières premières exploitables, biomasse importante,…) et des PME qui manquent fréquemment de financement pour leur épanouissement, ce qui ne permet pas d’asseoir un cadre de vie meilleur pour les agents économiques. Ce paradoxe dans la disponibilité des liquidités pourrait justifier à suffisance les ré- sultats médiocres enregistrés en terme de croissance économique de ces derniers par rapport aux autres pays du Tiers monde (Rapports Annuels de la Zone franc, 2002, 2003, 2004).Pourtant, la mobilisation de l’épargne nationale et internationale pourrait constituer une solution. La politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) met d’ailleurs un accent sur le financement par les établissements bancaires des économies de la sous-région en agissant sur le taux directeur de refinancement de ces derniers ou sur le taux de réescompte.
Malheureusement, ceux-ci préfèrent inéluctablement préserver leur capacité de financement plutôt que de prêter une partie de l’épargne collectée auprès des entreprises, lésant ainsi ces dernières. Il en ré- sulte une situation de surliquidité qui se traduit par l’augmentation de leur dépôt auprès de la Banque centrale. La surliquidité des banques en zone CEMAC De fortes réserves monétaires ont été enregistrées dans la plupart des comptes bancaires des pays de la zone à la faveur d’efforts consentis par les autorités internationales et nationales en vue d’assainir l’environnement économique et bancaire en zone CEMAC. Ce qui a contribué à améliorer le taux de bancarisation au sein des Etats malgré son niveau jugé toujours bas. Ceci n’a pas pour autant rendu les banques moins méfiantes. En effet, ces dernières rationnent le crédit et s’intéressent beaucoup plus aux opérations de gestion bancaire (carte magnétique, opération via internet, …) qui semblent être plus rentables que le crédit. Elles perçoivent donc l’épargne des clients mais ne prêtent que très peu. L’ex. Directeur Général de la Standard Bank Cameroon, Monsieur Mandeng Matthieu affirmait d’ailleurs que les banques cacheraient volontairement des informations liées au crédit….
Cyrille Nanka est Analyste en Politique Economique à l’Institut Politique Nkafu, un think-tank camerounais à la Fondation Denis et Lenora Foretia à Yaoundé. Il peut être contactée sur [email protected]
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