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By CERDO Nkafu Policy Institute (Download full report)


RÉSUMÉ EXÉCUTIF

La province de Chari Baguirmi est l’une de 23 provinces que compte le Tchad. Elle subit de plein fouet les effets du changement climatique, entre autres l’irrégularité des pluies, les inondations, la sécheresse, les invasions acridiennes et les risques biotiques, la dégradation des terres agricoles. En plus de cela, la province abrite des réfugiés venus du Cameroun, augmentant ainsi la pression sur les ressources de subsistance. Les femmes et les jeunes constituent une force importante dans la chaîne de production agro-sylvo-pastorale dans le Chari Baguirmi. Cependant, ces derniers sont les plus touchés par les difficultés auxquelles la province est confrontée. La présente recherche vise à analyser la contribution des femmes et des jeunes dans la chaîne de production agricole face aux défis socio-culturels, religieux et climatiques au Chari Baguirmi. L’étude a été menée en utilisant une approche méthodologique participative et inclusive, en  combinant des méthodes d’enquête quantitative et qualitative. L’enquête quantitative a été réalisée à l’aide de questionnaires préétablis sur l’application de  collecte de données KoboCollect, celles-ci ayant été déployées sur des tablettes. L’enquête qualitative, quant à elle, a été réalisée en suivant des guides d’entretien.  du total, 516 jeunes et femmes ont participé à la collecte des données quantitatives, tandis que 17 entretiens semidirectifs et 4 entretiens de groupe ont été réalisés dans le cadre de l’enquête qualitative. La collecte des données s’est déroulée du 21 au 30 mars 2024. Les résultats de l’étude montrent que les principales sources de revenu des personnes interrogées sont l’agriculture pluviale (60,5%), la production maraîchère (51,4%) et le commerce (44,1%). Les
principales activités développées par les femmes sont principalement la production maraîchère (54,1%), la cueillette (46,7%) et l’agriculture pluviale (46,3%). Chez les jeunes, les principales activités développées sont l’agriculture pluviale (53,1%), la production maraîchère (46,7%) et le commerce (43,9%). En termes de production agricole, moins de 10% des personnes interrogées déclarent que leurs ménages ont « suffisamment » de production pour couvrir leurs besoins en nourriture et autres. Par conséquent, plus de 90% des producteurs agricoles (femmes et jeunes) sont vulnérables. Sur l’ensemble des ménages interrogés, 56,6% d’entre eux possèdent des terres agricoles. Les modes d’accès à ces terres agricoles sont principalement la location (41,7%), le don (34,8%) et l’achat (21,7%). Dans le processus de production agricole de la zone d’étude, les femmes interviennent principalement au niveau de la récolte (66,6%), semis (62,9%), labour (48,2%) et le défrichage des champs (44,7%). Les jeunes sont plus sollicités dans le transport des récoltes (86,9%), la mise en sac (78,3%), le labour (57%), le
défrichage des champs (51,8%), le sarclage (51,6%) et la récolte (48,6%). Plus de la moitié (53,3%) des ménages interrogés ont affirmé qu’ils ne vendent
pas leurs récoltes. Selon les enquêtés, la présence de réfugiés dans la province exacerbe la pression sur certaines ressources naturelles locales telles que:
fruits des dômes, feuilles des dômes, fagots, la terre cultivable. Pour la quasi-totalité de ces derniers (95,5%), le changement climatique impacte très
négativement leurs activités. Les principaux effets du changement climatique évoqués sont la baisse de la production agricole (83,8%), la sécheresse (48,3%),
la mauvaise répartition des pluies (27,2%). En vue d’améliorer l’autonomie des femmes et des jeunes et partant, renforcer l’autosuffisance alimentaire, il
est recommandé de les organiser en groupement, renforcer leurs capacités en techniques culturales innovantes et respectueuses de l’environnement,
faciliter leur accès à des périmètres agricoles aménagés et au microcrédit.

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