Atelier d’échange et de Renforcement des Capacités des Associations des Jeunes en Décentralisation et Gouvernance Locale au Cameroun

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Atelier d’échange et de Renforcement des Capacités des Associations des Jeunes en Décentralisation et Gouvernance Locale au Cameroun

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Atelier d’échange et de Renforcement des Capacités des Associations des Jeunes en Décentralisation et Gouvernance Locale au Cameroun

Date: 28 janvier 2021
Lieu: Mora – Extrême-Nord, Cameroun


1. Background

L’actualité au Cameroun est dominée par l’accélération du processus de décentralisation. Si cette dernière est prévue dans la constitution du 18 janvier 1996, au regard du titre X, c’est avec les lois de juillet 2004 que l’on voit se mettre progressèrent les bases légale de l’effectivité des CTD, notamment, les régimes, applicables aux CTD et avec la loi de décembre 2019 portant code de décentralisation, germe les prémisses légales de l’effectivité de la région dont la mutation déjà consacrée dans la constitution, trouve ses racines dans la loi de juillet de 2004 qui y consacre un encadrement prédisposant. L’année 2020 a marqué un tournant décisif dans le processus, avec les élections régionales qui se sont tenues le 6 décembre.

Ce processus n’entend pas seulement assurer la mise en place des institutions décentralisées, mais aussi, favoriser l’inclusion des populations locales dans les actions de développement local et, partant, de gouvernance locale. La décentralisation, au-delà de corriger les limites de la déconcentration, notamment rapprocher les administrés de l’administration publique, permet aussi de stimuler la participation inclusive des communautés sociales à la gestion des affaires publiques locales.

Dans cette optique, la participation des jeunes devient un facteur capital. Les résolutions prises au sein des instances décisionnelles affectent principalement l’avenir de la société en général et, en particulier, celle des jeunes, dont les 15 à 35 ans représentent plus du tiers de la population totale du Cameroun selon les données issues de l’Annuaire statistique du Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique-MINJEC (2015) soit, 7 876 542. Un avenir qui ne peut se faire sans la participation des jeunes. Il est, ainsi, important de développer le potentiel des jeunes afin d’assurer leur participation effective à la prise de décision localisée pour l’édification des institutions durables.

Cependant, on constate une faible organisation des jeunes au niveau local. Très peu d’entre eux sont engagés dans la vie associative. Et s’il existe un nombre important d’association des jeunes regroupées en réseaux, soit 6582 selon le MINJEC (2015) (Cf. tableau 1), elles sont faiblement structurées et plusieurs d’entre elles agissent dans l’informel.

Tableau 1 : Répartition du nombre et du poids d’organisations de jeunes par réseaux en 2015

Type de réseauxNombrePourcentage
Organisations agropastorales330650,2%
Emploi et insertion socio-économique115417,5%
Sport, arts, loisirs, culture et tourisme6089,2%
Promotion de la participation et de la citoyenneté2794,2%
Education et alphabétisation2573,9%
Actions humanitaires, bénévolat et prévention des catastrophes2383,6%
Promotion de la santé2093,2%
Droits humains, culture de la paix, gestion des conflits1512,3%
Protection de l’environnement et de la biodiversité1352,1%
Promotion de la fille et de la jeune femme1241,9%
Communication et TIC641,0%
Invention, créativité et innovation570,9%
Ensemble6582100,0%

Source : MINJEC, 2015

En 2019, le Programme d’Appui à l’Initiative Communautaire (PAIC) a accompagné une dizaine d’associations du Mayo-Sava à être légalisée auprès de la préfecture. Mais ce nombre ne représente qu’une goutte d’eau dans la mer. En 2019, l’association Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ) a fait une recension des associations des jeunes dans le Mayo-Sava qui compte en moyenne 901 associations de jeunes (Cf. tableau 2). Une cinquantaine d’associations ont été répertoriés mais celles qui sont légalisées sont en deçà de la moyenne. La quasi-totalité de ces associations peinent à être régulières dans les rencontres et les engagements, notamment les cotisations des membres.

Tableau 2 : Répartition du nombre d’association de jeunes par région en 2015

RégionNbre d’association de jeune
Adamaoua490
Centre1494
Est421
Extreme-Nord901
Littoral647
Nord453
Nord-Ouest537
Ouest615
Sud542
Sud-Ouest482
Ensemble6582

Source : MINJEC, 2015

Au-delà de ces difficultés collectives, on note aussi une faible fréquentation des institutions communales par les jeunes. En 2018, une enquête de la DMJ dans le cadre de la connaissance et appropriation des institutions au service de la jeunesse a montré que très peu de jeunes ont connaissance de l’existence de ces institutions. C’est le cas du CEOCA (Centre d’Ecoute, Orientation, Conseil et Accompagnement), mis sur pied avec l’appui du PNUD dans les communes de l’Extrême-Nord. Le taux de fréquentation est de 15% sur un échantillon de 218 jeunes leaders d’association de Mora, Kourgui, Aïssa-Hardé, Mémé et Malika.

Il est donc important de mobiliser la jeunesse de la commune de Mora, de renforcer sa culture démocratique et de l’outiller aux principes de gouvernance locale pour un développement local inclusif et la paix. Cette initiative est un impératif au sortir de la formation de la seconde édition du programme des leaders émergents (2020). Il sera, à cet effet, question de mobiliser 15 associations des jeunes localisées dans la commune de Mora, et ayant un volet axé sur la décentralisation et la gouvernance locale dans leur domaine d’intervention, autour d’un atelier de deux jours.

2. Objectifs

Globalement, le but de l’atelier est d’outiller les jeunes leaders d’association avec des principes de gouvernance locale afin de faire d’eux des acteurs de développement local inclusive et de changement positif de leurs communautés.

De façon spécifique, cet objectif global se décline en éléments ci-après :

  • Amener les jeunes leaders d’association à intégrer les principes de gouvernance locale dans leurs actions
  • Rapprocher les jeunes organisés au sein des mouvements associatifs des institutions communales
  • Amener les mouvements des jeunes à faire au moins une proposition d’initiative à leur commune.

3. Cadre des Résultats

Les résultats escomptés pour cet atelier sont les suivants :

  • 45 jeunes leaders de 15 associations sont imprégnés des concepts clés de gouvernance locale

Indicateurs : Nombre des jeunes formés, nombre des associations représentés

Outils de vérification : Liste de présence, programme de l’atelier, modules de formation, photos de séance, photo de famille ;

  • Les jeunes leaders formés sont mis en contact avec les responsables des institutions communales dédiées à la jeunesse ;

Indicateurs : cadres communaux présents à l’atelier, bureaux communaux présentés au cours de l’atelier ;

Outils de vérification : Liste de présence, programme de l’atelier, perceptions des jeunes sur les bureaux communaux ;

  • Les associations des jeunes présentes à l’atelier élaborent une initiative de gouvernance locale inclusive à proposer à la commune.

Indicateurs : nombre des associations ayant fait de propositions, nombre de propositions d’initiative formulées et proposer à la commune.

Outils de vérification : liste de propositions des associations des jeunes et engagement avec la commune

4. Impacts de l’atelier vont produire à court, moyen et long terme

  • Les associations des jeunes vont se structurer et se faire légaliser auprès des autorités compétentes ;
  • Les jeunes organisés en associations seront invités aux instances de concertation et de prise des décisions au niveau communal (suivi du BIP, budget communal, etc.) durant l’année correspondant à l’exercice budgétaire 2021  ;
  • La visibilité des jeunes sera renforcée au niveau de la commune et dans leurs communautés respectives à travers des initiatives locales et l’intervention dans les radios communautaires ;
  • Au moins deux aspirations ou propositions des jeunes sont prises en compte dans le Plan de Développement Communal (PDC) ;
  • Les jeunes vont intégrer les principes de gouvernance locale pour un développement local inclusif dans les activités de leurs associations.

5. Orientations des trois grandes interventions au cours de l’atelier

Gouvernance locale : principes et mécanismes

Si le fonctionnement des sociétés par actions a beaucoup emprunté à celui des démocraties parlementaires (Cannac et Godet, 2001), il n’est pas inutile d’adapter également les principes de bonne gouvernance et les mécanismes de contrôle censés améliorer les performances des organisations, développés actuellement dans les entreprises privées, aux institutions publiques locales.

En effet, depuis plusieurs années, les collectivités locales sont confrontées à différents problèmes organisationnels mettant en cause notamment leur capacité à maîtriser les dépenses publiques et les risques locaux : scandales financiers dans l’attribution des marchés publics mettant en cause les élus et certaines entreprises, quasi-faillites financières, inefficacité des aides publiques locales , gaspillages, offre des services locaux insuffisante ou incohérente avec les besoins des acteurs locaux, ou encore dysfonctionnements des modes d’organisation .

Dans ce contexte, le concept de gouvernance locale ou territoriale vise aussi bien à rationaliser les formes de management territorial qu’à permettre de conduire des actions économiques efficaces et de constituer des territoires performants. La gouvernance locale ou territoriale s’y définit, selon Gilly et Wallet (2005) comme « le processus d’articulation dynamique de l’ensemble des pratiques et des dispositifs institutionnels entre des acteurs géographiquement proches en vue de résoudre un problème productif ou de réaliser un projet de développement ».

Centré sur la répartition des pouvoirs entre les acteurs organisationnels, la gouvernance publique locale met la lumière sur les mécanismes de coordination nécessaire à l’intérieur et à l’extérieur d’une organisation pour réguler les conflits d’intérêts entre ses différentes parties prenantes.

Il sera donc question d’insister sur les éléments suivants :

  • Le sens et essence de la gouvernance locale
  • Les principes de la gouvernance locale
  • Les mécanismes d’une bonne gouvernance des collectivités publiques qui  supposent en effet :
  • La transparence de l’information,
  • La lisibilité des budgets,
  • L’évaluation publique des projets ex ante et ex post,
  • La séparation des responsabilités,
  • La limitation du cumul des mandats (interdiction pour les fonctionnaires d’exercer plusieurs mandats parlementaires de suite sans démissionner de la fonction publique),
  • Le rôle des différentes parties prenantes, notamment reconnaissance des prérogatives à l’opposition politique.

L’intégration du genre dans le renforcement des capacités

Le genre ce n’est pas « les femmes », c’est une approche d’analyse et d’intervention qui vise à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ; la décentralisation offre des opportunités d’y contribuer. L’intégration du genre dans le renforcement des capacités en gouvernance locale signifie que cette dimension soit prise en compte dans tous les domaines/champs de renforcement des capacités (« mainstreaming ») et que l’on renforce les capacités des femmes concernées (« empowerment »). Cela suppose de travailler sur des contraintes qui entravent la réduction des inégalités.

L’intégration du genre dans le renforcement des capacités en gouvernance locale permet aux intervenants locaux de comprendre les enjeux liés au genre en décentralisation. Ainsi, ils pourront mieux répondre aux besoins et intérêts des femmes aussi bien qu’à ceux des hommes, tant au niveau des services que des opportunités de développement social et économique. Cela permet aussi que la représentation équitable des femmes aux postes électifs, , soit complétée par une participation active et indument, permettant aux femmes d’exercer un réel leadership, aux côtés des hommes.

  • Stratégie d’intervention
  • Cadre d’intervention
  • Prise en charge au niveau du District : le comité genre
  • Le « pool » de ressources locales en genre
  • Mise en œuvre de la stratégie
  • Promotion d’un environnement institutionnel réceptif au genre
  • Renforcement du leadership des femmes
  • Intégration du genre dans les planifications et budgets

Participation citoyenne et renforcement des capacités

La participation signifie de prendre part et d’influencer la prise de décisions. La participation citoyenne, dans le contexte de la décentralisation, vise l’appropriation de leur devenir par les populations en jouant leur rôle de citoyen-ne-s dans la gouvernance locale.

La participation citoyenne renvoie à un large éventail de mécanismes par lesquels les citoyens et citoyennes, les communautés et les organisations de la société civile assurent l’imputabilité de leurs représentant-e-s politiques, des cadres et technicien-ne-s et des prestataires de services. Il est question de s’approprier les mécanismes qui favorisent la participation des citoyen-ne-s dans la prise de décision politique, dans l’élaboration des budgets, dans le suivi des dépenses publiques et dans la surveillance de la prestation des services. La participation citoyenne implique également le dialogue avec les autorités locales sur la mise en œuvre, à leur niveau, des politiques et programmes nationaux. Cette interaction entre citoyen-ne-s et autorités favorise en retour la mise en œuvre effective des politiques.

  • Stratégie d’intervention
  • Cadre d’intervention
  • La concertation entre les OSC : une approche de travail efficace
  • Mise en œuvre des plans d’action
  • Politiques et lois du Cameroun
  • Droits et devoirs des citoyen-ne-s
  • Dialogue et plaidoyer
  • Le contrôle citoyen de l’action publique locale.

6. Disposition pratiques

  • Forme : Un atelier d’d’une journée
  • Cibles : Jeunes leaders d’association âgés entre 18 et 35 ans, et mandatés par leur association
  • Lieu : Commune de Mora (Mayo-Sava, Extrême-Nord)
  • SAR/SM de Mora ;
  • CMPJ départemental ;
  • Emergence Hôtel ;
  • Salle de formation CEOCA

7. Méthodologie

  • Pré-test
  • Brainstorming
  • Présentation PowerPoint et court documentaire
  • Travaux de groupe et restitution
  • Projection vidéo (court documentaire)
  • Post-test

8. Période : 28 janvier 2021 (atelier d’une journée)

9. Equipe de Travail

  • ABELEGUE Alliance Fidèle
  • AOUSSINSA TIZI Pierrette
  • GOP NKOULOU Abdoulaï Jean-Philippe
  • HAMAN KAMI Aimée Valérie
  • NGUIMENANG MIAFFO Estelle
  • MOUDIO MOTTO Joël/ Superviseur du groupe/ Analyste au Nkafu policy Institute/Fondation Denis et Lenora Foundation/

Projet d’ordre du jour
Jour 1 [09:00 – 14:00] Maître de cérémonie
(10:30 to 11:55 GMT – Ouverture de Session (Maire de Mora/ Le représentant du Nkafu Policy Institute (20 mins)

  • Panel discussion (Panéliste et modérateur)
    Echanges avec les participants
    11:00-12:00 GMT – Session 1 – Gouvernance locale : principes et mécanismes (60 mins)
  • Panel discussion (Panéliste et modérateur)
    Echanges avec les participants
    12:30 to 13:30 GMT – Session 2 – L’intégration du genre dans le renforcement des capacités (60 mins)
  • Panel discussion (Panéliste et modérateur)
    Echanges avec les participants
    10:25 to 11:25 GMT – Session 3 – Participation citoyenne et renforcement des capacités (60 mins)
  • Key messages (communiqué)

Closing Remarks 12:50 to 13:20 GMT – Post-Summit Virtual Press Conference (30mns).

Pour Plus D'infos

Contactez le chef de projet

GOP NKOULOU Abdoulaï Jean-Philippe: +237 697 91 51 46 / [email protected]

The event is finished.

Date

Jan 28 2021
Expired!

Time

9:00 AM - 4:30 PM

Location

Mora

Organizer

Emerging Leaders
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